Voitures volantes : enfin une réalité?

Longtemps considérée comme un rêve d’enfant, la voiture volante semble devenir une solution pour faire face à la croissance de la population urbaine, au coût des embouteillages et à la pollution. Petits et grands acteurs se mobilisent et redoublent d’ingéniosité pour sortir des prototypes et être les premiers à commercialiser leurs inventions. En route pour un tour d’horizon mondial.

 

Une ribambelle de petits joueurs
Les statistiques sur une population urbaine mondiale en perpétuelle croissance (en 2030, 60 % de la population mondiale habitera en ville) et sur le coût des embouteillages (estimé à 514 milliards de dollars pour 2030 dans les économies occidentales) invitent acteurs privés et publics à concevoir et développer des engins volants pour relier différents points dans une ville. C’est ainsi que le Japon, la Chine, la République tchèque (le modèle gyrodrive de Nirvana Systems), la Slovaquie (la voiture ailée avec turbopropulseur d’AeroMobil), et bien d’autres, se sont lancés dans une vive compétition technologique. À ce titre, l’entreprise hollandaise PAL-V envisage de commercialiser, dans le courant de l’année, son gyrocoptère de deux places et de trois roues qui pourra atteindre 500 km/h et voler à 2500 mètres – exigeant un brevet de pilotage. Du côté du Moyen-Orient, Dubaï travaille avec une jeune société allemande pour développer un service de taxis-volants. Après avoir réussi, en septembre 2017, son premier test de taxi électrique sans pilote, l’entreprise se donne encore cinq ans pour régler les questions liées aux normes de sécurité et à la législation.

 

Quand Airbus, Uber et la Nasa entrent en jeu
Quant aux grands de ce monde, leurs ambitions sont bien affichées. L’objectif d’Airbus est de « se déplacer facilement en ville »; ainsi, elle travaille à la fabrication de véhicules aériens autonomes (hybride entre l’hélicoptère et le drone avec « un design révolutionnaire »), qui décolleraient à partir de plateformes (« zenHUB ») installées dans des zones dédiées telles que des aéroports ou des gares. De plus, la simplicité de la réservation (à partir d’un téléphone intelligent) et le faible prix de la course – qui ne devrait pas dépasser celui d’un taxi actuel, aux dires du PDG – ont de quoi attiser les spéculations. Du côté d’Uber, on vient d’annoncer le rapprochement avec la Nasa pour mettre en place des taxis volants, qui seraient trois fois plus rapides qu’un taxi classique, et dont les premiers essais (à Dallas, Los Angeles et Dubaï) verraient le jour en 2020 avec une commercialisation en 2023. Par ailleurs, la société recrute des experts de la Nasa ayant travaillé des décennies sur la propulsion par réaction électrique, considérée comme le point essentiel par Uber pour la transportation aérienne urbaine. Outre les engins volants, la société développe des systèmes de gestion de trafic aérien pour engins sans conducteur et des logiciels de contrôle aérien pour gérer les flux des avions et des taxis volants. Côté fonctionnement, la société compte bien capitaliser sur son expérience de réservation de taxi par l’intermédiaire d’un téléphone intelligent, qui a fait ses preuves depuis 2011 dans plus de 600 villes à travers le monde.

 

Annoncé depuis très longtemps, ce projet de relier deux points d’une ville par les airs pourrait enfin devenir réalité. Pourquoi un nouvel espoir en cette fin de décennie? Peut-être grâce à l’implication du secteur privé qui investit, innove, lie des partenariats et qui sait que les grandes innovations ne relèvent plus du monopole des gouvernements, comme à l’époque de la conquête spatiale.

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